Cultiver des microalgues en photobioréacteurs sur des façades de bâtiments

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Si l’idée d’intégrer des milieux de culture de microalgues aux façades des bâtiments a déjà germé dès 2007, il a fallu attendre 6 ans pour que tout soit enfin finalisé. Grâce aux expérimentations réalisées par deux acteurs dont, l’agence X-TU Architects et Ennesys, il est enfin devenu possible d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments tout en faisant avancer la filière algocole grâce au photobioréacteur.

 

Biofacades

L’agence X-TU lance ses premiers prototypes de panneaux solaires bioréacteurs

L’agence d’architecture X-TU a commencé à se pencher sur l’idée de concevoir des murs-rideaux intégrant des milieux de culture de micro-algues dès l’année 2007. Malheureusement, comme l’établissement ne dispose pas de toute la légitimité pour mener jusqu’au bout un tel projet, celui-ci a dû trouver d’autres partenaires pour concrétiser l’idée. Parmi ceux qui ont répondu à l’appel, figurent le laboratoire GEPEA et le Consortium SymBio2 alliant la société Permasteelisa France, RFR et l’Algosource Technologies. De cette union est né le photobioréacteur plan intensifié, qui est un système de panneaux solaires thermiques en verres blindés accueillant à l’intérieur une lame d’eau de quelques centimètres permettant aux micro-algues de se développer et de croître. Ce système s’intègre aux façades des bâtiments et est 50 fois, voire 100 fois plus performant que les façades classiques. De plus, il permet de faire d’une pierre deux coups dans la mesure où cette technologie fait avancer la filière algocole, tout en réduisant la consommation énergétique du bâtiment, grâce à une meilleure régulation thermique.
Symbiotic Teramer Biofacade

Ennesys, une start-up française qui innove avec le photobioréacteur

Ennesys a mis en place son premier photobioréacteur en septembre 2012. Cette start-up française a recouvert des façades d’immeubles avec des panneaux thermiques dans lesquels poussent des phytoplanctons. Le système fonctionne en réseau fermé. À l’intérieur des panneaux de verre de 4 cm d’épaisseur sont mélangées les micro-algues et les eaux usées du bâtiment. Le développement des phytoplanctons se fait par photosynthèse. En plus de servir de boucliers thermiques aux façades où ils sont installés, les panneaux permettent également un recyclage des eaux usées. En effet, séparées des algues, celles-ci ont la même qualité que l’eau de pluie. Elles peuvent au final servir pour alimenter la chasse d’eau, pour l’arrosage, pour le lavage des sols, etc. Pour mettre au point son projet, Ennesys s’est également attaché aux services d’autres sociétés partenaires, dont Epadesa et la société américaine OriginOil, pour la séparation des eaux usées et des algues.

Avantages et limites du photobioréacteur

Le but des projets menés par Ennesys et l’agence X-TU est de faire des façades des bâtiments de véritables usines de production de micro-algues. Selon X-TU, une façade sud d’une grande tour peut produire jusqu’à 33 tonnes de biomasses par hectare avec le nouveau système de photobioréacteur qu’elle vient de mettre au point. Pour Ennesys, une façade de 10 000 m² peut produire 150 tonnes d’algues par an. Pour le moment, la production algocole est destinée à des secteurs à forte valeur ajoutée comme la santé et la cosmétique à cause des coûts élevés. L’installation de ces panneaux sur les façades entraîne aussi une réduction de la consommation énergétique dans la mesure où ils constituent des boucliers thermiques pour les bâtiments. Encore un éco-projet qui s’ajoute aux autres dans le plan de réduction de la consommation d’énergie.

 

Tour Bio la Défense

Le concept de biofaçades

Partant du constat que les usines de valorisation énergétique des déchets produisent des quantités importantes de chaleur et de gaz (CO2 notamment) aujourd’hui souvent incomplètement valorisées, le Groupe Séché a décidé de poursuivre dans cette voie en étudiant une culture en système clos (PBR – photo bio réacteur) en symbiose avec une façade, concept encore appelé « biofaçade ».

Un partenariat a été noué avec le GEPEA (Université de Nantes) et X-TU afin de mettre en œuvre un programme de recherche à Saint-Nazaire autour d’un banc test appelé SymBio2- BOX visant à valider ce concept de « biofaçade » : choix d’algues adaptées en production aux fumées des usines d’incinération d’ordures ménagères, évaluation de l’efficacité thermique, mesure de la productivité algale en PBR, confirmation des données technico-économiques , etc…
La réalisation de ce programme est prévue au cours de l’année 2013 à Saint-Nazaire sur le site de l’Université de Nantes «Gavy-Océanis». En fonction des résultats obtenus au cours de ces travaux, ce concept de « biofaçade » pourrait être envisagé au titre d’une démonstration industrielle sur une usine d’incinération, ce serait une première en France !

 

Sources :
https://www.enerzine.com
https://www.lesclesdumidi.com

 

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