Le mystère de la pluie rouge qui a touché l’Espagne enfin élucidé
Il y a un an environ, la ville espagnole de Zamora a connu plusieurs épisodes de « pluie de sang ». Des gouttes rouges sont tombées en averse, et personne n’arrivait à l’expliquer. Aujourd’hui, des scientifiques de l’université de Salamanque pensent avoir résolu une partie du mystère.
Zamora devait avoir des airs de fin du monde l’an dernier. Au cours de l’automne-hiver 2014, cette ville espagnole a été frappée par un phénomène météorologique très étrange : une pluie de gouttes rougeâtres s’est abattue à plusieurs reprises sur la ville, marquant les esprits au point de l’appeler une « pluie de sang ».
Les plaies d’Egypte toucheraient-elles l’Espagne ? Un avion a-t-il largué un produit chimique dangereux dans l’air ? Autant de questions restées sans réponse, du moins jusqu’à aujourd’hui. Des scientifiques de l’université de Salamanque viennent en effet d’annoncer avoir découvert une explication rationnelle, et bien moins effrayante.
Un petit organisme en cause
Le mystère de la pluie de sang qui a touché l’Espagne enfin élucidé par Gentside Découverte
En analysant au microscope des échantillons de cette pluie mystérieuse, les chercheurs ont tout de suite compris. L’eau tombée sur Zamora contenait une microalgue appelée Haematococcus pluvialis. Celle-ci est capable de synthétiser un pigment rouge, l’astaxanthine, explique l’étude publiée dans la revue Spanish Royal Society of Natural History Journal.
Il pourrait s’agir d’un mécanisme de défense mis en place par ces petits organismes unicellulaires. Dans leur communiqué, Javier Fernández-Lozano et son équipe ont noté que les microalgues accumulaient de l’astaxanthine dans de petites poches lorsque les conditions du milieu leur étaient défavorables. Ce qui les rend rouges et colore l’eau où elles se trouvent.
Les pluies de sang tombées à Zamora auraient ainsi une origine semblable à celle tombée à Kerala en Inde durant l’été 2001. Ce phénomène avait à l’époque suscité de nombreuses hypothèses avant que des études ne déterminent qu’une algue Trentepohlia en était à l’origine.
Un mystère demeure
La seule chose qui chiffonne encore les chercheurs espagnols, c’est qu’on ne rencontre généralement pas Haematococcus pluvialis sous de telles latitudes. Elle habite plutôt en Amérique du Nord, ou en Europe, le long de la côte Atlantique. Comment la microalgue a-t-elle pu se retrouver dans le ciel de Zamora, à l’intérieur de la péninsule ibérique ?
Les chercheurs ont d’abord cherché aux alentours de la ville, mais aucune trace d’elle. Haematococcus pluvialis est donc venue d’ailleurs selon eux. En étudiant les données météorologiques des jours où la pluie de sang s’est abattue, ils ont conclu que les forts vents d’ouest qui soufflaient à ce moment auraient pu apporter les nuages chargés de microalgues depuis la côte.
Les gouttelettes rouges pourraient même avoir voyagé par-delà l’Atlantique depuis l’Amérique du Nord, mais les scientifiques ont admis que la source précise de la pluie de sang de Zamora reste inconnue.
Source : www.maxisciences.com
Publié par François Maginiot, le 24 novembre 2015
Sans commentaires